CONFÉRENCE
organisée par le
CENTRE EUROPÉEN DES MYTHES
ET LÉGENDES
Le vendredi 24 mai 2002 à
Bordeaux
Thème : « La construction
de l’Europe à la lumière des Traditions
»
Par Christian Turpin
_____
« Chers amis
Aux questions que pose le thème
de ce soir sur l’Europe et son devenir, la réponse
prédictionnelle que je donne, en m’appuyant
sur la théorie de l’Evénementialité
(que je vous explique ci-après), est la suivante
:
« 1. La construction positive de l’Europe
actuelle n’ira pas beaucoup au delà du
stade atteint aujourd’hui ; seule une continuation
par fuite en avant ou dilution par la quantité
peut encore donner l’illusion d’une construction.
Principalement, l’Europe-politique, sous forme
de super-Nation fédérant les actuelles
Nations et décidant d’une seule voix internationale,
ne se fera pas.
2. Bien plus, il faut probablement prévoir
un rééquilibrage de puissance entre les
nations actuelles et même une redéfinition
de certaines d’entre elles ; la France pourrait
être dans l’œil d’un tel cyclone
de mutation.
3. Il faut sûrement aussi prévoir
une plus grande main-mise des USA sur l’Europe
par la voie probablement de la mondialisation financière,
industrielle et économique. Dans cette optique
où dominera le système américain,
une Europe-économico-financière continuera
d’exister et de se construire.
4. Quant à l’Euro, porté
par la finance et le business, il peut subsister ; mais
il peut aussi disparaître si certaines Nations
nouvelles se redéfinissent et naissent en Europe
comme il est suggéré au §2. »
Sur quoi se basent ces prévisions
?
L’origine en est la Tradition, dans
la mesure où l’on considère qu’elle
transmet une Connaissance ou tout simplement des connaissances
oubliées. Il en est ainsi de la connaissance
du renouvellement des Mythes, décalés
d’un symbole zodiacal, en fonction du cycle précessionnel
au rythme moyen de douze fois 2160 ans et qui rythmerait
l’histoire de l’humanité. C’est
ce qu’a montré dans les années 60
Jean-Charles Pichon dans son œuvre remarquable
« Les cycles du retour éternel ».
appliquant l’arithmétique des Mythes, JC.Pichon
retrouve que les empires, les nations, se renouvellent
globalement en leur destin à 2160 ans de distance.
De cette manière, il fait entrer en corrélation
analogique les USA avec Rome, et les états Héllénistiques
issus du démembrement de l’empire d’Alexandre
le Grand à sa mort en –323 avec les états
Européens issus des bouleversements de la fin
du 18ème siècle.
Si l’on revient au thème
de ce soir, la construction de l’Europe se déduit
donc à la lumière des Mythes de celle
des états Héllénistiques. Or ces
états Héllénistiques n’ont
cessé de se combattre, comme les nations européennes
aux 19ème et 20ème siècles. Puis
les états Héllénistiques furent
lentement dominés par Rome tout en continuant
à se quereller ; donc, si l’on projette
la corrélation temporelle dans notre proche futur,
on peut avancer que les nations européennes seront
de plus en plus soumises aux USA, tout en continuant
à défendre leurs identités.
Qu’est-ce que l’Evénementialité
? et qu’apporte-t-elle de plus à ce qui
précède ?
L’Evénementialité est
née, il y a 30 ans, de mon désir de vérifier
cette loi de renouvellement de l’Histoire en fonction
de celui des Mythes. Si les Mythes influent sur l’Histoire
des Nations, les événements, qui sont
ce par quoi l’Histoire se concrétise, doivent
s’insérer dans cette logique de renouvellement.
Je choisis alors comme sujet d’expérimentation
et de démonstration à partir des événements
le tandem Rome – USA déjà signalé
par plusieurs auteurs. Les résultats de cette
étude , menée avec des critères
scientifiques d’objectivité (méthode
aveugle pour corréler les événements
à 2160 ans de distance), furent époustouflants
de précision puisqu’ils permirent de faire
correspondre tel peuple du Latium à telle tribu
indienne d’Amérique. Surtout cette étude
permit d’établir des LOIS structurées
et précises s’appliquant aux événements
et au renouvellement des Nations à 2160 ans de
distance. Néanmoins, la complexité d’analyse
et de déduction sur le renouvellement d’une
nation du passé en une autre à notre époque
est très grande et le déterminisme de
la trame dans laquelle l’Histoire s’écrit
laisse la possibilité d’un réel
libre-arbitre de réalisation.
Pour appliquer la théorie
de l’Evénementialité à l’Europe,
il faut faire une étude très pointue [….]
SUITE NON TRANSMISE
ICI
[….]
Mais attention ! L’analyse événementielle
se situe au niveau des Nations, et s’il est relativement
aisé de déduire les lignes de force déterministes
de l’Histoire d’une Nation déjà
existante, il est très difficile de savoir où
va naître une nouvelle Nation, dont on pressent
l’arrivée car l’on connaît
son équivalent du passé. Or je pense que
nous sommes à une charnière de l’Histoire
et que l’Europe actuelle va continuer à
accoucher de nouvelles entités nationales et
à en voir disparaître. Le futur est donc
difficile à cerner.
D’autre part, le principe
de renouvellement des Nations via leurs grands événements
suit des lignes de force imposées qui respectent
une finalité : ainsi vainqueur et vaincu d’un
conflit entre deux Nations sont prédéterminés
; ceci se situe au niveau des Mythes et de l’arithmétique
de leurs vies, au niveau des symboles pour nous. Par
contre une grande latitude subsiste pour les hommes
dans la manière de réaliser le conflit
prédéterminé :
- ce sera une guerre sans merci avec holocaustes,
si les dirigeants sont fous ou orgueilleux
- ce sera un duel symbolique si les dirigeants
sont sages, le plus bel exemple historique étant
le combat des Horaces et des Curiaces.
Voilà pourquoi je peux
dire : « La construction de l’Europe politique
ne se fera pas » ; et pourquoi, n’ayant
pas les capacités de Mme Soleil, je ne peux dire
avec précision tout ce qui arrivera. »
Christian Turpin
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